L’agroforesterie européenne a nettement reculé en dix ans
Une étude publiée dans la revue Agricultural Systems dresse un état des lieux de l’agroforesterie dans l’Union européenne. Elle pointe, avec une définition large du terme, un recul de 36 % entre 2012 et 2022.
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Selon une étude (document en anglais) parue dans la revue Agricultural Systems le 26 juin 2025, la surface européenne en agroforesterie a diminué de 36 % entre 2012 et 2022. Les auteurs pointent ainsi « un déclin continu des systèmes agroforestiers ». Les résultats soulignent, selon eux, la nécessité de politiques de soutien, notamment au travers de la politique agricole commune (Pac).
Une définition large
La définition de l’agroforesterie considérée dans ces travaux est large. Elle intègre :
- Les systèmes agroforestiers classiques, tels que les prairies permanentes arborées ou les haies intraparcellaires. Ils représentaient 36 % de la surface européenne agroforestière totale en 2022 selon l’étude ;
- Les surfaces agricoles (grandes cultures, prairies…) intégrant de « petits éléments ligneux » comme des haies ou des bosquets, qui « délimitent souvent les champs ». Ils représentaient 64 % de la surface totale en 2022. Les chercheurs estiment que ces éléments ont été « largement négligés » dans les précédentes études, malgré « leur vaste répartition et leur importance écologique, notamment en termes de séquestration du carbone, de conservation de la biodiversité et de contrôle de l’érosion des sols ».
« Intensification agricole et abandon du pâturage »
La baisse de la surface européenne en agroforesterie s’explique principalement, selon les auteurs, par la diminution des systèmes agroforestiers classiques, due à « l’intensification agricole et à l’abandon du pâturage ».
« La France, l’Italie, l’Irlande et l’Espagne ont enregistré les plus fortes baisses (représentant 62 % des pertes de surface) », soulignent les auteurs. À elle seule, la France enregistre 31 % des pertes totales. Le « vaste réseau de haies et de prairies pâturées » tricolore est « de plus en plus vulnérable au remembrement et à l’intensification des terres », pointent les auteurs. Les surfaces agroforestières françaises correspondent majoritairement à des prairies pâturées.
Des hausses « n’ont été observées qu’en Suède, en Hongrie, en Estonie, en Finlande, en Tchéquie et en Slovaquie ».
Au total, les deux branches de l’agroforesterie couvraient 408 073 km² dans l’Union européenne en 2022, soit 25 % de sa surface agricole utile, chiffre l’étude.
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